jeudi 28 novembre 2013

Sermon de Cheikh Mouhamadou Fadl Mbacké sur Les Pratiques Dispendieuses et Ostentatoires

(...) Je vous recommande de modérer les préoccupations mondaines et de vous consacrer à l'ouvrage [de la Mosquée]. Car les préoccupations terrestres sont infinies et peuvent être divisées à trois types de désirs :

(1) Un désir du passé que l'on aspire assouvir dans le présent
(2) Un désir présent que l'on aspire satisfaire tout de suite
(3) Un projet pour le futur que l'on prépare ardemment dans le présent

Mais toutes ces sortes de désirs n'ont pas d'importance réelle car, pour ce qui est du passé, il s'est déjà entièrement écoulé et nul ne pourra jamais l'atteindre. Quant au futur, son avènement étant fort hypothétique, l'on ne doit raisonnablement pas y fonder ses espoirs.
Donc ce qui compte réellement est la possibilité qui nous est donnée d'agir dans le moment présent, en effet toute opportunité d'action que l'on aura manquée dans l'instant qui passe est irrémédiablement perdue en tant que tel.
Aussi le désir de rattraper les ambitions du passé dans le présent est-il voué à l'échec et l'on se doit ainsi d'être persévérant pour utiliser au mieux le moment présent qui demeure notre seule richesse.
Notre SEIGNEUR a certes créé chaque chose d'une manière spécifique et unique, puis l'a divisée en parties : ainsi le jour, qui est unique dans son essence, est composé d'une partie diurne et nocturne. Par conséquent toute quête devra nécessairement s'accomplir soit durant le jour, soit durant la nuit, il n'est point d'autre alternative.

Ne verse donc jamais dans l'avarice envers les biens de ce monde par excès de prévoyance pour le futur car il ne peut exister d'assurance réelle relativement à ce futur ; concentre plutôt tes efforts à utiliser à bon escient le moment présent qui t'est donné.

Je vous recommande également de respecter les cinq prières canoniques prescrites par notre SEIGNEUR et de vous consacrer résolument au travail agricole.

Par rapport à vos rapports avec le Cheikh, je vous exhorte à respecter scrupuleusement le pacte d'allégeance qui vous lie à lui car l'on reconnaît l'honneur d'un homme au respect de la parole donnée.

Nous ne devons point amalgamer quoi que ce soit à cet engagement du moment où nous avons librement consenti à lui disposer nos personnes et que nous ne possédons absolument plus rien en propre à partir de cet instant.
Car en ce qui le concerne, lorsque le Cheikh entreprit de cheminer vers son SEIGNEUR, il n'y associa absolument quoi que ce soit d'autre, aussi nous autres qui aspirons accéder à sa proximité ne devons-nous mélanger cet engagement à quoi que ce soit d'autre...
Il est en outre une recommandation que j'avais faite il y a deux ans concernant le montant de la dot du mariage que je réitère aujourd'hui.
Toute jeune personne désirant se marier et qui dispose de moyens suffisants, devra  donner au maximum 15 000 F comme dot, celui qui est un peu moins aisé devra se contenter de 10 000 F, mais au cas où il se trouve à la charge de quelqu'un d'autre 5 000 F suffiront.
Mettez un terme aux pratiques dispendieuses et ostentatoires, de même que les cérémonies et autres baptêmes onéreux ; un baptême n'est rien d'autre qu'une cérémonie d'attribution de nom à un nouveau-né et ne mérite pas les dépenses en bœufs et autres parades.
Contentez-vous donc strictement des pratiques traditionnelles (sunna) et à caractère obligatoire (fard) sans rien y rajouter. Si nous consentons à mettre en pratique cette recommandation, le mariage deviendra plus accessible et les ménages ainsi formés seront bénis...
Mais si nous y mêlons des considérations matérielles et le goût de la parade, tout cela finira dans les dissensions pécuniaires et des disputes déplorables...

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