vendredi 6 décembre 2013

Magal Touba 1964 : Discours de Serigne Fallou Mbacké par son secrétaire particulier El Hadji Dame Dramé



Une fois de plus, le chef de l'Etat, notre grand et cher ami le président Senghor nous honore de sa visite, en venant aujourd'hui rehausser de sa prestigieuse présence le niveau de cette grande fête du monde mouride. Ce faisant il ne fait que consacrer une habitude, devenue désormais une tradition. En effet, l'assiduité du Chef de l'Etat aux grands jours du Mouridisme traduit plus qu'une amitié personnelle entre le Chef de l'Etat et le Khalif général des Mourides, elle traduit surtout le respect que le Chef de l'Etat a pour nos valeurs spirituelles, en même temps qu'elle reflète la sollicitude agissante du gouvernement pour l'Islam. Sa présence, ce jour, à nos côtés, ne nous surprend donc pas. Mais rassurez-vous, Monsieur le Chef de l'Etat. La fréquence de vos visites ne nous fait pas oublier un seul instant les grands sacrifices que vous vous imposez à chaque fois que vous devez venir à Touba en une telle circonstance. Pour ne parler que d'aujourd'hui, vous avez dû retarder le conseil de Cabinet qui aurait dû, normalement, avoir lieu ce jour, pour pouvoir être des nôtres.

Ce sont des choses que nous ne pouvons pas passer sous silence. C'est vous dire que nous mesurons à sa trés juste valeur le prix de l'honneur que vous nous faites. Nous vous en exprimons, en notre nom et en celui des Mourides, notre profonde gratitude. Nous saluons la présence ici des Chefs des autres communautés musulmanes du Sénégal et celle des marabouts maures Moussa Ahmad et Youssouph, représentants de la grande et noble famille des Sidyas de Mauritanie, trés attachée à notre famille. Nous saluons aussi la présence des délégations musulmanes des autres Etats. Leur présence ici est l'illustration la plus frappante de l'indivisibilité de l'Islam. Aprés avoir salué, comme il se doit, le chef de l'Etat, les grands dignitaires de l'Etat et les élus de la Nation, ainsi que les représentants des pays amis, et déploré l'absence de notre cher enfant et député-maire Doudou Thiam, ami et bras droit du Chef de l'Etat, en vacances méritées, nous nous tournons maintenant vers vous, chers et honorables invités. Vous savez avec quelle joie sincère nous vous retrouvons à Touba, au terme d'une année de séparation. Les nombreuses obligations de la vie moderne, les problémes particuliers à chacun d'entre vous, les exigences familiales et les intempéries ne vous ont pas rebutés. Mieux, vous êtes venus, plus nombreux communier avec nous, démontrant ainsi le pacte tacite qui nous lie. Est-il besoin de vous dire notre reconnaissance et de vous souhaiter la bienvenue sur cette Terre Sainte qui vous est déjà familière ?
Chaque année, à l'occasion de cette manifestation religieuse, Touba devient, pour un jour, la capitale du Sénégal, par la présence dans ses murs des plus hautes personnalités de l'Etat et des élus de la Nation, et par celle, combien importante aussi, des représentants de toutes les couches sociales du pays. Cette rencontre, ces retrouvailles, dirions-nous, de toute les composantes de la société sénégalaise en ce haut lieu de l'esprit illustre, s'il en était besoin, l'absence de tout sectarisme et de tout confessionnalisme au sein de notre peuple, en même temps qu'elle témoigne de son unité et de sa cohésion.A une époque où le tribalisme et les divisions internes se font de plus en plus sentir chez les jeunes nations dont ils paralysent le développement et la stabilité, il est réconfortant de constater qu'au Sénégal, le Seigneur nous a préservé de ces maux. Nous souhaitons qu'il en soit toujours ainsi.

L'usage veut qu'à l'occasion de cette grande réunion familiale (car c'est la grande famille sénégalaise, une et indivisible, qui se trouve rassemblée ici) nous vous parlons du mouridisme. Il ne serait que juste de vous dire que nous sommes à court d'inspiration, ayant épuisé avec vous, dans d'autres cérémonies de ce genre, tous les sujets relatifs au mouridisme, à son fondateur, au pèlerinage et à la mosquée de Touba. Nous vous rappellons seulement que le pèlerinage annuel de Touba est la commémoration de l'anniversaire du jour où Cheikh Ahmadou Bamba reçut la révélation divine de sa mission. Ce jour, le 18eme du mois lunaire de "Cafar", était la journée d'hier célébrée avec ferveur, selon la recommandation du Grand Maître, par les Mourides partout où ils se trouvent. Tout grand mouvement religieux digne de ce nom a son jour de fête particulier, qui rappelle à ses adeptes une étape importante de sa constitution ou de son évolution. Ce jour, pour les Mourides, est le pèlerinage annuel de Touba, ordonné par Ahmadou Bamba lui-même. 

Quand à Cheikh Ahmadou Bamba, il était un rénovateur, un réformateur, un être exceptionnel qui a fondé le Mouridisme en puisant aux sources les plus pures et les plus limpides de l'Islam, mais en lui donnant un cachet spécifiquement sénégalais. Ainsi, le Mouridisme, mouvement islamique sénégalais, ne se rattache à aucunne autre secte située en dehors de nos frontières et sa métropole religieuse n'est ni au Nord, ni à l'Est, mais là tout prés, à deux pas de nous. Cela, c'est l'indépendance spirituelle. Le Mouridisme est un ordre religieux Islamique. Cela, il est bon de le rappeler, certains ayant tendance à le considérer comme une religion nouvelle. Or, le Mouridisme, est seulement une grande confrérie comme l'Islam en compte dans le monde. Son originalité réside dans sa coloration nationale et dans l'apport des principes nouveaux et vivifiants que son Fondateur a introduit dans son dogme, et dont les principaux sont le Travail, l'Ordre et la Discipline librement consentie. Confrérie typiquement africaine, le Mouridisme, à la différence des autres autres religieux, a puisé ses valaurs exclusivement dans le terroir, sans, pour autant, cesser de pouvoir soutenir la comparaison avec les confréries les plus orthodoxes de l'Orient Arabe. Et s'il a encouru de sitôt l'ire des colonisateurs, c'est surtout à cause de la prise de conscience nationale à laquelle il préludait

jeudi 28 novembre 2013

Sermon de Cheikh Mouhamadou Fadl Mbacké sur Les Pratiques Dispendieuses et Ostentatoires

(...) Je vous recommande de modérer les préoccupations mondaines et de vous consacrer à l'ouvrage [de la Mosquée]. Car les préoccupations terrestres sont infinies et peuvent être divisées à trois types de désirs :

(1) Un désir du passé que l'on aspire assouvir dans le présent
(2) Un désir présent que l'on aspire satisfaire tout de suite
(3) Un projet pour le futur que l'on prépare ardemment dans le présent

Mais toutes ces sortes de désirs n'ont pas d'importance réelle car, pour ce qui est du passé, il s'est déjà entièrement écoulé et nul ne pourra jamais l'atteindre. Quant au futur, son avènement étant fort hypothétique, l'on ne doit raisonnablement pas y fonder ses espoirs.
Donc ce qui compte réellement est la possibilité qui nous est donnée d'agir dans le moment présent, en effet toute opportunité d'action que l'on aura manquée dans l'instant qui passe est irrémédiablement perdue en tant que tel.
Aussi le désir de rattraper les ambitions du passé dans le présent est-il voué à l'échec et l'on se doit ainsi d'être persévérant pour utiliser au mieux le moment présent qui demeure notre seule richesse.
Notre SEIGNEUR a certes créé chaque chose d'une manière spécifique et unique, puis l'a divisée en parties : ainsi le jour, qui est unique dans son essence, est composé d'une partie diurne et nocturne. Par conséquent toute quête devra nécessairement s'accomplir soit durant le jour, soit durant la nuit, il n'est point d'autre alternative.

Ne verse donc jamais dans l'avarice envers les biens de ce monde par excès de prévoyance pour le futur car il ne peut exister d'assurance réelle relativement à ce futur ; concentre plutôt tes efforts à utiliser à bon escient le moment présent qui t'est donné.

Je vous recommande également de respecter les cinq prières canoniques prescrites par notre SEIGNEUR et de vous consacrer résolument au travail agricole.

Par rapport à vos rapports avec le Cheikh, je vous exhorte à respecter scrupuleusement le pacte d'allégeance qui vous lie à lui car l'on reconnaît l'honneur d'un homme au respect de la parole donnée.

Nous ne devons point amalgamer quoi que ce soit à cet engagement du moment où nous avons librement consenti à lui disposer nos personnes et que nous ne possédons absolument plus rien en propre à partir de cet instant.
Car en ce qui le concerne, lorsque le Cheikh entreprit de cheminer vers son SEIGNEUR, il n'y associa absolument quoi que ce soit d'autre, aussi nous autres qui aspirons accéder à sa proximité ne devons-nous mélanger cet engagement à quoi que ce soit d'autre...
Il est en outre une recommandation que j'avais faite il y a deux ans concernant le montant de la dot du mariage que je réitère aujourd'hui.
Toute jeune personne désirant se marier et qui dispose de moyens suffisants, devra  donner au maximum 15 000 F comme dot, celui qui est un peu moins aisé devra se contenter de 10 000 F, mais au cas où il se trouve à la charge de quelqu'un d'autre 5 000 F suffiront.
Mettez un terme aux pratiques dispendieuses et ostentatoires, de même que les cérémonies et autres baptêmes onéreux ; un baptême n'est rien d'autre qu'une cérémonie d'attribution de nom à un nouveau-né et ne mérite pas les dépenses en bœufs et autres parades.
Contentez-vous donc strictement des pratiques traditionnelles (sunna) et à caractère obligatoire (fard) sans rien y rajouter. Si nous consentons à mettre en pratique cette recommandation, le mariage deviendra plus accessible et les ménages ainsi formés seront bénis...
Mais si nous y mêlons des considérations matérielles et le goût de la parade, tout cela finira dans les dissensions pécuniaires et des disputes déplorables...

vendredi 8 novembre 2013

Les Khalifes de Serigne Fallou Mbacké: Serigne Abo Mbacké, actuel khalife

Il est à la fois petit fils de Cheikhoul Khadim et de Mame Cheikh Ibrahima Fall . Fils de Sokhna May Say Fall ( soeur de Serigne Modou Amineta Fall, défunt Khalife général des Baye Fall ), il est devenu Khalif aprés le rappel à Dieu de son grand frère Mouhamadou Lamine Bara Fallou Mbacké  . De son vrai nom Serigne Mbacké Bousso , il a fait ses études coraniques sous l'ombre de son père Cheikh Mouhamadou Fadhl Mbacké qui avait dit à Khadim Rassoul : " Je te vend mon rang de fils pour acheter la gloire d'être ton Talibé " .

SA MISSION

Bien qu’étant tous des fils de SERIGNE FALLOU MBACKE, chacun d’eux a troqué le lien de sang contre un lien d’allégeance se réclamant tous ses fervents disciples et ses serviteurs infatigables. 

Leur statut et leur mission seraient compris d’avantage en faisant un rappel sur le sens et le rôle du disciple dans l'Islam. Seydina Abou Bakr, Seydina Oumar, Seydina Ousmane, et Seydina Alioune avaient comme tâches entre autres d’assurer la bonne gestion du patrimoine Islamique, de veiller au respect strict de la ligne de conduite islamique, de guider la communauté musulmane dans la bonne voie. Ce sont ces mêmes rôles qu’assurent les nobles khalifs au nom de Cheikh Ahmadou Bamba. Magistères suprêmes du mouridisme, ils sont les garants de l’héritage que nous a légué Cheikh Ahmadou Bamba. 

Porte parole de Serigne TOUBA, ils sont ainsi les guides de la communauté mais aussi les références mieux, l’incarnation des recommandations du Cheikh à tous les disciples : l’adoration de DIEU et le travail. Représantants de Cheikh Ahmadou Bamba, ils orientent les disciples, leur donnent les recommandations qu’ils doivent observer strictement en vu d’obtenir l’agrément de leur père et guide Mouhamadou Fadhal Mbacké ce qui n’est autre que celui du prophète donc celui de DIEU le TRÈS HAUT.L’actuel khalif et ses prédécesseurs( ses vénérables aînés ) ont fait revivre chaleureusement aux Mourides toutes les vertus attachées à la personne du Grand Cheikh et ils se sont aussi distingués par des actions qui réalisent le vœu de leur Maître.Ils sont assurément dans le coran " La progéniture qui leur succéda dans l’héritage du message " S7V169

Les Khalifes de Serigne Fallou Mbacké: Serigne Mouhamadou Lamine Bara, deuxième khalife

Fils de Cheikh Mouhamadou Fallilou Mbacké et de Sokhna Khary Sall, Serigne Mouhammadou Lamine Bara Mbacké est né en 1921 à Touba. Serigne Fallou avait toujours confié l’éducation et l’enseignement de ses fils à leurs homonymes. En 1928, Serigne Mouhammadou Lamine Bara Mbacké Ibn Cheikhoul Khadim est venu à Ndindy auprès de son grand frère Serigne Fallou Mbacké pour lui demander son homonyme comme il a toujours fait avec ses aînés pour leur éducation religieuse.Serigne Bara Ibn Cheikhoul Khadim le confia à son disciple Serigne Modou Amar pour son apprentissage du saint coran à Barel Keur Samba Diaw près de Ngaye-Mékhé. 

C’est d’ailleurs sous sa férule qu’il mémorisa le Saint Coran et par la même occasion l’a calligraphié. D’ailleurs son homonyme, Serigne Bara Mbacké Ibn Cheikhoul Khadim, juste avant son rappel à Dieu, l'avait trouvé à Barel et l’avait confié aux disciples de cette contré.Après le rappel à Dieu de Serigne Bara Mbacké Ibn Cheikhoul Khadim, El Hadji Bara Fallou est retourné auprès de son père qui lui a recommandé de nouveau d’aller s’abreuver en sciences religieuses à Diamal, un village situé dans le département de Kaffrine à côté du village de Bamba Moudi. Après avoir acquis de solides connaissances en sciences religieuses, il retourna auprès de son père pour continuer sa formation spirituelle. 

Son attachement et son amour envers Serigne Fallou s’est illustré par le nombre de ses fils qui portent son nom. Très tôt attaché au service de son père, il a eu à jouer des rôles divers comme chargé de mission ou homme de confiance dans beaucoup de tâches qui demandent abnégation, engagement et courage. Il a eu à se rendre à plusieurs reprises à La Mecque sur instruction de Serigne Fallou comme guide principal des personnes qu’il envoyait aux lieux saints. D’ailleurs, c’est lui que Serigne Abdoul Ahad Mbacké avait désigné pour accompagner Serigne Abdou Khadr lors de son célèbre pèlerinage à la Mecque. 

Le nombre de voyages qu’il a eu à faire vers les lieux saints, il est le seul à le connaître mais compte tenu de son humilité, il l’a toujours gardé en secret.De toutes les mémoires de la ville sainte, El Hadji Bara Fallou fait partie des rares personnalités qui ont marqué la prière du vendredi à la Grande Mosquée de Touba. De la même manière il était très lié à Serigne Abdou Khadre Mbacké et l’accompagnait à la grande mosquée pour la prière du vendredi.

Maniant avec aisance l’Arabe comme le français, Serigne Bara est aussi connu pour sa perspicacité et son ouverture d’esprit. Il est doté d’un remarquable sens de l’organisation, plusieurs fois éprouvé dans les travaux qu’il a eu à diriger à la tête de la famille de Serigne Fallou. L’homme, pour ceux qui le connaissent, est réputé pour son assiduité aux prières du Vendredi, depuis l’inauguration, de la Grande Mosquée, un certain vendredi 7 juin 1963.

Serigne Mouhammadou Lamine Bara Mbacké s’est aussi illustré par sa dévotion et son attachement envers la sainte famille de Cheikh Ahmadou Bamba et voue un respect remarquable, une gratitude et une dévotion exemplaire à ses prédécesseurs. Il se veut le digne continuateur du message de Cheikh Ahmadou Bamba. Depuis Serigne Fallou Mbacké, en passant par Serigne Bassirou, Serigne Abdoul Ahad, Serigne Abdou Khadr et Serigne Saliou Mbacké, il leur accordait un attachement sans commune mesure durant toute sa vie.
Serigne Bara Fallou quitta ce bas monde le 1er Juillet 2010 et laissa le Khilafat de son père à Serigne Abo Mbacké Fallou, l'actuel Khalif .

Les Khalifes de Serigne Fallou Mbacké: Serigne Modou Bousso Dieng, premier khalife

Il est le fils de Serigne Fallou Mbacké, deuxième khalife de   Serigne Touba. Du côté maternelle, il est le fils de Sokhna Bousso Dieng, fille de Mayacine Dieng réputé pour sa dévotion. L’histoire retient que c’est son grand-père Cheikhoul Khadim qui l’a initié à l’étude du Coran avant de le confier à Serigne Mor Sankhé qui l’encadrait jusqu’à la fin de son apprentissage du Livre Saint. Son vénéré père lui a aussi enseigné le Coran avant de le confier à son grand frère et nom moins homonyme de son fils Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké. 

Son coté de diplomate, il le doit sûrement à l’encadrement de son homonyme auprès de qui il a pu acquérir de solides relations, s’étendant au-delà des frontières nationales. On se souvient encore de ses voyages au Gabon et en Côte d’Ivoire respectivement en 1984 et en 1988 sur invitation du président Omar Bongo et de feu Houphouët Boigny. Il a eu aussi à effectuer une visite mémorable en Arabie Saoudite sur invitation du Roi en 1990 durant 37 jours.

Durant le khalifat de Serigne Abdou Lahad, il a eu à diriger plusieurs travaux. Ses relations avec Serigne Abdoukhadre Mbacké, un autre khalife de Serigne Touba étaient empreintes de considération et Serigne Modou Bousso a eu le privilège de figurer parmi les confidents du Saint homme. Serigne Saliou lui vouait aussi une estimation considérable due à sa foi et son engagement dans la voie tracée par son illustre Grand-père. Idem pour Serigne Mourtada à qui il avait offert, dans les années 50, une voiture, geste répété à plusieurs reprises. Avec le défunt khalife, El Hadji Bara Mbacké, Serigne Modou Bousso entretenait des relations de fraternité et de respect mutuel.

Ceci justifie le souhait formulé par Serigne Bara d’enterrer Serigne Modou Bousso auprès de son défunt père Serigne Fallou Mbacké. Il a marqué son époque par la création et l’équipement en infrastructures sociales de grands villages autour de la ville de Touba dont les plus connus sont Sam Yabal, Khaïra et Touba Alia. L’ordre et le travail sont les piliers de la philosophie développée durant sa vie par Serigne Modou Bousso à qui les populations doivent la construction de plusieurs postes de santé ainsi que des Daaras pour parfaire l’éducation des jeunes. Son héritage est géré par son fils aîné Serigne Abdou Khadre dit Serigne Djily entouré de ses frères Serigne Mourtada, Serigne Fallou, Serigne Ahmad, etc.

Serigne Modou Bousso Dieng nous a quitté  le 14 Février 2000 et a laissé le Khilafat de Serigne Fallou à son frère cadet Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké.

mercredi 6 novembre 2013

(VIDÉO) Documentaire sur la vie de Serigne Fallou Mbacké, ses œuvres & sa famille

Documentaire réalisé par Alain Juillet, Baye-Fall d'origine française, sur la vie de Serigne Fallou Mbacké, ses œuvres & sa famille

mardi 29 octobre 2013

Sermon de Cheikh Mouhamadou Fadl Mbacké sur Le Service du Cheikh "Ligeyal Serigne Touba"

(...) Je vous exhorte à vous consacrer nuit et jour au service exclusif du Cheikh et de ne pas vous détourner vers quelque autre chose ; ainsi accéderons-nous à toutes nos aspirations.
Car à propos de ce Service auquel je vous convie, le Cheikh fut le premier à s'y consacrer entièrement en faveur du Prophète...
Lorsque le SEIGNEUR a dit : "Certes, DIEU est Ses Anges prient sur le Prophète..." (c'est-à-dire "se consacrent au Service du Prophète")...
Il enjoignit aussitôt : "Ô vous qui croyez ! Priez et invoquez le salut sur lui" (c'est-à-dire "consacrez-vous à son Service").
Ceux qui comprirent la portée de cet Ordre s'y consacrèrent alors de toutes leurs forces, mais lorsque le Cheikh apparut, il s'investit de façon inédite au Service du Prophète et parvint à le réaliser d'une façon que nul n'a jamais réussi au point d'obtenir le titre de Serviteur du Prophète.
C'est DIEU en personne, Lui qui avait donné l'Ordre de se dévouer au service du Prophète, qui le gratifia Lui-même de cet titre que nul avant lui n'a jamais porté et que nul ne portera plus jamais...
Par conséquent, nous qui lui avons prêté serment d'allégeance, devons persévérer et nous dévouer corps et âme à son Service s'assimilant de fait au Service du Prophète sans rien y associer. Veillez particulièrement à cette recommandation...

Sermon de Cheikh Mouhamadou Fadl Mbacké sur Les Piliers de l'Islam

La motivation de ce rassemblement auquel je vous ai convié n'est point une quelconque requête à votre endroit mais plutôt pour vous exhorter à vous conformer aux recommandations du Cheikh et vous montrer l'importance qu'il y accorde.

Je vous exprime tout d'abord ma satisfaction d'avoir bien voulu répondre à cet appel et ma profonde gratitude au nom de notre Cheikh, car vous avez parfaitement accompli l’œuvre qu'il nous avait ordonnée [concernant la construction de la Mosquée de Touba].
Ce fut le Cheikh en personne qui entama lui-même les travaux en question jusqu'au moment de sa disparition, Cheikh Mouhamadou Moustapha qui lui succéda entreprit à son tour la poursuite des travaux sans pour autant les achever...
Moi qui ai à présent la charge de présider à ces travaux, malgré mon imperfection en cette matière, je nourris la ferme résolution de les mener au niveau correspondant au dessein du Cheikh de sorte que nous puissions tous accéder aux Faveurs corrélatives à la construction de la Mosquée qu'il a promises.
Car ma profonde ambition est que nous obtenions tous ensemble le bien. Je voudrais également que nous célébrions chaque année ce jour [du Magal] que le Cheikh nous a recommandé de célébrer afin que nos espérances en lui puissent se réaliser pleinement d'une manière correspondant à son Agrément.
Mon souhait est que nous disposions chez nous d'un lieu de rassemblement comparable en terme d'aménagement et de sécurité aux Lieux Saints de l'Islam, aménagement faisant que des milliers de personnes puissent chaque année s'y rassembler dans la paix.
Mes chers condisciples mourides, je vous recommande de persévérer dans l'adoration du SEIGNEUR. Cette adoration constitue assurément une charge dont l'importance se mesure à l'aune de la Grandeur de notre SEIGNEUR, objet de cette adoration.
Conscient cependant de la faiblesse de Ses créatures, Il ne leur a imposé que des actes d'adoration bien à leur portée et n'entravant en rien leur activités profanes. Cette soumission, constituant la base de toute adoration, est composé des cinq éléments suivants:

(1) Le premier est la Foi sincère en l'Unicité Absolue de DIEU traduite par la double profession de foi verbale : "Il n'existe point d'autre divinité si ce n'est DIEU, l'Unique n'ayant point d'associé, Muhammad est l'esclave de DIEU et Son envoyé".

Celui qui professe un tel témoignage est compté parmi les croyants, ses actes devant ensuite confirmer cette conviction car toute intention sincère se doit d'être traduite en action. Regardant cette action, le SEIGNEUR nous enjoignit tout juste quatre actes qu'il est du reste très aisé d'accomplir.
(2) L'action qui nous est prescrite tous les jours est les cinq prières quotidiennes, faciles à accomplir et dont les intervalles sont assez espacés pour nous permettre de vaquer à d'autres occupations au cours de la journée...
(3) L'action qui nous est prescrite une fois l'année est de payer la Zakât prélevée sur nos biens ou nos récoltes; cet impôt ne nous est imposé qu'une seule fois par an...
(4) Une autre action qui ne nous est prescrite que durant un seul mois parmi les douze que compte l'année est le jeûne du mois de Ramadan. Durant ce mois, il nous est interdit de manger le jour et de pencher vers le mal ; cette interdiction de commettre des mauvaises actions porte certes sur tous les mois de l'année mais plus particulièrement sur le mois de Ramadan...
(5) L'autre action qui n'est prescrite qu'une fois dans la vie est le Pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam. Ce Pèlerinage n'est en outre prescrit qu'à ceux qui ont les potentialités matérielles et physiques de l'accomplir correctement.
Le Pèlerinage est devenu de nos jours assurément plus aisé car dans le passé les Pèlerins devaient marcher une année entière pour atteindre les Lieux Saints. Toutefois cette aisance actuelle faisant que l'on peut désormais accomplir ce périple en quelques jours ne doit point nous inciter à en faire un simple voyage de complaisance que l'on effectue à loisir chaque année; un seul Pèlerinage suffisant largement en matière de culte.
La Rétribution promise au Pèlerin se rendant une fois à Arafat pour la Face exclusive de DIEU étant la rémission totale de ses péchés doit certes suffire largement pour que l'on n'ait point besoin d'y effectuer des va-et-vient incessants...
(6) Le dernier type d'action qui nous est prescrite est le Combat sur le Sentier de DIEU (Jihâd). Certains pensent que le Jihâd consiste uniquement à prendre des armes et à s'attaquer à des personnes innocentes, ce qui constitue une conception manifestement erronée.
Le vrai Jihâd consiste à persévérer vaillamment dans les pratiques cultuelles que nous venons d'énumérer, à y assujettir son âme de sorte qu'elles lui deviennent très aisées et agréables à accomplir, à y astreindre sa famille de même que son intégralité ; c'est cela le vrai Combat sur le Sentier de DIEU.
Quiconque effectue ces pratiques d'adoration, conformément aux règles édictées, se trouve assurément sur le Droit Chemin. Ces actes sont manifestement faciles à accomplir, leurs modalités ne sont pas non plus astreignantes, n'étant prescrites que durant certains moments particuliers, tout le reste du temps pouvant être consacré à autre chose.
Ainsi si quelqu'un manque délibérément d'accomplir une de ces pratiques au moment prescrit, cela est dû à une négligence manifeste dont il assumera l'entière responsabilité. Je vous recommande donc de toujours persévérer dans ces actes d'adoration et de vous consacrer au travail, car le travail permet d'adorer son SEIGNEUR comme il se doit et de vivre décemment en ce monde.
Il est avéré qu'un homme dépourvu de tout moyen de subsistance ne pourra pas vivre normalement sur terre pour adorer DIEU et avoir espoir en l'au-delà. Nous autres [mourides] avons le bonheur de bien travailler, ce qui nous permet d'adorer notre SEIGNEUR en toute liberté. Cette mosquée que nous avons construite avec nos propres moyens et sans aucun apport extérieur en est assurément la preuve tangible...

Sermon de Cheikh Mouhamadou Fadl Mbacké sur Le Mouride Véridique

Je transmets mes salutations à toute l'assemblée ici présente et vous recommande vivement de persévérer dans l'adoration de DIEU, car votre SEIGNEUR ne vous a créés qu'à la seule fin que vous L'adoriez.

Je vous recommande également de toujours vous conformer à la Sunna du Prophète (PSL) au cours de cette adoration et à préserver votre unité. Que nul d'entre vous n'entretienne envers son prochain une attitude hostile, que ce soit en sentiment, en parole ou en acte.

Restez solidaires et unis car vous avez tous le même Créateur et vous adorez le même DIEU, aussi devez-vous préserver cette unité aussi bien dans vos intentions, que vos paroles et actes de tous les jours et ne jamais céder à la division.

Je vous recommande également de vous conformer à l'enseignement du Cheikh consacrant votre statut de disciple mouride, à savoir l'adoration de DIEU et le travail.

Il est en effet avéré que celui qui ne travaille pas ne sera pas à même d'adorer le SEIGNEUR comme il se doit car dépourvu de moyens lui permettant de satisfaire ses besoins personnels de même que ceux de sa famille et des indigents venus solliciter son assistance; aussi le travail constitue t-il un pendant nécessaire à l'adoration de DIEU...

Veillez également à ne pas enfreindre les recommandations de vos dirigeants, car le dirigeant légitime se doit d'être suivi et imité en tout aux fins de partager [ses avantages]. Restez donc unis et évitez la dissension en quoi que ce soit.

Sachez, chers condisciples mourides, que le Cheikh demeure notre seul Maître à tous et que tous les mourides constituent ses disciples à lui seul.

Vous n'avez, par conséquent, aucune ressource si ce n'est le Cheikh qui, en retour, n'a d'autre objet que le salut des disciples.

Le SEIGNEUR Lui-même n'a t-Il affaire qu'à des créatures qui, en retour, ne disposent d'autre Recours si ce n'est leur SEIGNEUR. Tout peut être résumé à travers cette relation...
 
Ces deux types de relations signifiant en définitive la même chose car tous ceux qui aspirent à l'Agrément de DIEU constituent des "mourides" au sens étymologique du terme. Mieux, tout être humain peut être qualifié de "mouride" car ne pouvant manquer d'aspiration.

Cependant les "mourides" peuvent être divisés en deux types:

(1) Ceux qui n'aspirent qu'à la vie de ce bas-monde et dont tous les actes n'ont d'autre objet que la satisfaction de leurs besoins matériels.

(2) Ceux qui aspirent à la Vie de l'Au-delà à travers l'Adoration de DIEU et le travail ; ce sont ces derniers qui méritent réellement le vocable de mourides...

Ainsi tous les êtres humains constituent-ils en un sens des "mourides" : ceux qui n'agissent pour que pour leurs intérêts de ce bas-monde et ceux qui agissent sur le Sentier de DIEU...

En ce qui vous concerne, vous faites partie de la seconde catégorie, car lorsque votre Maître [le Cheikh] entreprit de parvenir à son SEIGNEUR à travers l'adoration et le travail, vous avez consenti à le suivre dans cette Voie et à y persévérer.

J'implore notre SEIGNEUR de nous raffermir dans cette voie et de réaliser tous nos vœux de la meilleure façon. Il faudra cependant, pour cela, que nous consentions à L'adorer en toute exclusivité, dans la Pureté de Culte, ainsi pourrons-nous accéder à tous nos désirs...

Je prie également DIEU de nous garantir de tout mal, d'assurer notre protection, de protéger notre pays qu'est le Sénégal, d'y répandre la Prospérité, le Salut et de nous favoriser d'un excellent hivernage.

Je supplie notre SEIGNEUR d'en faire un hivernage favorable à tous abords et même si des désagréments ne peuvent point manquer de se produire, DIEU fasse qu'ils soient assez espacés pour ne point induire des dommages préjudiciables...

mercredi 18 septembre 2013

Les grandes dates de la vie de Serigne Fallou Mbacké

1887 / 88 : Naissance à Darou-Salam, fils de Cheikh Ahmadou Bamba et de Sokhna Awa Bousso (27èm jour de rajab – Ascension du Prophète Mohamed (PSL)

1895 : El Hadji Falilou Mbacké, âgé de 9 ans assiste de Mbacké Bârry au départ de Cheikh Ahmadou Bamba qui sera ensuite déporté vers le Gabon.

1902 : Fin de ses études coraniques sous la houlette de Mame Thierno Birahim Mbacké.

1903 : Il rejoint son père en Mauritanie (Soued El Mah1903 : Date de sa soumission (Djébeulou)

7 Mai 1907 : Retour au pays avec Serigne Touba installé à Thièyène

1913 : Il remettait 28 copies manuscrites du Saint-Coran à son père

1925 : El Hadji Falilou Mbacké découvrit la carrière de Ndock

1927 : Disparition de son père le 19 juillet à Diourbel .

1928 : Pose la première pierre de la grande mosquée de Touba

1928 : Pèlerinage à la Mecque

1933 : Il baptisa le village de Taïf sous le Ndiguël de son frère Mouhamedou Moustapha

1945 : Il lia amitié avec le Président Senghor

1945 :Il devient le 2ème Khalife Général des Mourides

1945 : Fin de la seconde guerre mondiale

Mai 1947 : El Hadji Falilou Mbacké redemarre les travaux de la grande mosquée

1947 (Juin) : le grand Magal de Touba changea de date et de repérage historique

1er Sept 1961 : Journée de l’arbre à Touba (reboisement) sur son khilafa

10 Sept 1961 : Télégramme adressé au général De Gaulle

22 Déc 1962 : Télégramme du Président Senghor au Khalifa Falilou Mbacké

1963 : Fin des Travaux de la grande mosquée , Le plus haut minaret est baptisé Lamp Fall .

7 juin 1963 : Inauguration de la grande mosquée et première prière du vendredi

18 Sept 1963 : Visite de El Hadji Ibrahima Niasse Khalife de Medina Niassène auprès de El Hadji Falilou
Mbacké.

19 Sept 1963 : Les pionniers du Sénégal en visite à Touba

8 Novembre 1963 : Visite du Premier Ministre du Nigéria, Ahmadou Bello à Touba

18 Avril 1965 : Lettre de félicitation du Khalife Général adressé à Gabriel d’Arboussier

24 Mai 1965 : Inauguration du marché de Mbacké en présence du khalife

31 Déc 1966 : les Vœux du nouvel an adressé par le khalife général au Président Senghor

Mai 1968 : Message du Khalife Général des mourides aux disciples de Cheikh Ahmadou Bamba (Lors de la grève générale durant la même année)

06 Août 1968 : Dans la nuit, El Hadji Falilou Mbacké s’éteint à Touba

Cahier de route du pèlerinage à la Mecque de Serigne Fallou

La délégation était composée de Serigne Falilou Mbacké, de Serigne Cheikh Anta Mbacké, de Serigne Mbacké Bousso, de Serigne Tacko Mbacké fils de Mame Cheikh Anta Mbacké, de Serigne Moulaye Bousso fils de Serigne Mbacké Bousso et de fidèles grands talibés que furent Ibrahima Dia, Modou Ndiaye Diop, Mayoro Fall etc.

Âgé de 42 ans en 1928, Serigne Fallou Mbacké devait conduire la délégation au nom de son frère resté à Touba pour assurer les arrières gardes au moment le plus critique de l'aprés Serigne Touba. Profitant des découvertes qu'allaient leur procurer ce long voyage, El Hadji Fallou Mbacké put visiter le Maroc, l'Égypte, l'Arabie Séoudite et la ville de Marseille entres autres escales de ce périple historique..
A travers un carnet de route conservé par ses fils, El Hadji Falilou Mbacké en retrace les différentes étapes. Au port de Dakar,avant l'embarquement, Serigne Fallou Mbacké écrivit un poème dans lequel il signifiait leur intention:” Allez en ziarra à la Mecque puis rendre visite au prophète Mohamed (PSL) ensuite offrir toutes récompenses à ces dévotions, à son défunt père Cheikh Ahmadou Bamba.”

EN ROUTE POUR LES LIEUX SAINTS

Le 07 mars 1928 au mois de Ramadan (exactement le 14 è jour de ce mois béni) Serigne Falilou Mbacké quittait le pays à bord du bateau "Amartadi" selon ses écrits. Il était environ 10 h 30 mn.
Le 10 Mars 1928, Serigne falilou et son groupe arrivèrent à Las Palmas 'Espagne) . De cette ville, il notait qu'elle est marquée par une abondance en bananes.
Le 13 mars, ils sont à Casablanca (Maroc) où ils visitent la mosquée de Moulaye Hassan construite en 1315. Mosquée dans laquelle, ils accomplissaient la prière surérogatoire de la matinée montante (yoor-yoor).
Le 14 mars : Arrivée à Tanger que Serigne Falilou trouve belle et pleine d'hôtels luxueux. Ce même jour, le groupe arrive à Gibraltar dont le carnet de route dit : "lieu magnifique et beau (Espagne)
Le 17 mars : les pèlerins arrivent à Marseille, en France et y visitent une fabrique de sucre. En route désormais pour l'Égypte, ils ont changé de bateau, le "Simplique". C'était le 20 mars. C'est à bord de ce navire qu'ils rompent le jeûne du ramadan le 24 Mars 1928, un samedi plus précisément.
“Nous avons assisté à la prière de korité entre Marseille et Alexandrie derrière l'imam Cheikh Mbacké Bousso. Escale à Alexandrie où se trouve le tombeau du prophète Daniel que nous avons visité ainsi que celui du prophète Loukhman, du poète Mohamed Boussri (auteur du bourde) enfin celle du soufi Abdoul Abbas Nasri (paix à leurs âmes).
Mardi 03 Avril : le groupe arrive au Caire par le train après s'être arrêté à Damman Houre toujours en Égypte , écrit Serigne Falilou, attestant qu”elle est une grande ville où se trouve le mausolée de Cheikh Ahmed El Badakhi; Fondateur d'une voie bien connue de l'Islam.
Mercredi 04 Avril : nous avons visité le Caire, la célèbre université Al Azhar; ma vie durant selon le marabout, “je n'ai jamais vu oeuvre aussi grandiose. Nous avons visité le même jour le tombeau du grand compagnon du prophète (PSL) Oumar Al As”.
Vendredi 06 Avril : Visite au Caire du tombeau de Sidy Khadil de Sokhna Rokhaya, la soeur de Seydina Ousseynou.
Lundi 16 Avril : Arrivée à Médine. Nous avons visité la ville ainsi que le tombeau du prophète Mohamed (PSL).Les pèlerins se sont inclinés sur les tombes de Seydina Ousmane, de Ibrahima, Abbas, oncle du prohète, de Fatimata, Safia et Halimatou Sadiyaa respectivement fille, tante et nourrice de Seydina Mohamed (PSL) Ainsi que celles de plusieurs autres dont l'imam Malick Ibn Anas (le mercredi 18 avril).
El Hadji falilou Mbacké révèle dans son carnet de route que le premier enterré au cimetière de Médine (Baqiy), fut le nommé Ousmane Ibn Mass oune. A Médine, les pèlerins prièrent 4 vendredis de suite, à l'intérieur même de la mosquée du prophète Mohamed (PSL).Ils visitèrent toutes les mosquée et tous les sanctuaires dont Badr
Samedi 28 Avril : Visite de la mosquée construite par Mohamed (PSL) (la mosquée de Khoubaa)
Nuit du 11 Mai, Du jeudi au vendredi, Serigne Falilou la passa à l'intérieur de la mosquée du prophète (PSL) entre le mausolée et la chaire de prêche où il récita le Coran en entier, de la sourate Bakhara (sourate la vache) à la sourate Nassi (la sourate des hommes). Serigne Falilou Mbacké offrit la grâce et les récompenses de ces dévotions à la mémoire de son père Cheikh Ahmdou Bamba.
19 Mai 1928, ce fut l'entrée à la grande mosquée de la Kaaba, par la porte dénommée Babou Salam et le 21 Mai Serigne Falilou écrit qu'il entra à l'intérieur même de la Kaaba où il pria 8 rakkas, soit 2 rakkas dans chaque quibla. Le marabout prit également les mesures de la longueur et de la largeur de kaaba.La délégation devraient revenir au pays le 28 Juin 1928 à bord du "Touarez". C'est ce voyage aux lieux saints de l'Islam que Serigne Falilou Mbacké a accompli et décrit dans ses moindres détails. La grâce attendue ainsi que toutes les récompenses divines convoitées. El Hadji Falilou a formulé le dessein de les offrir à la mémoire de son père Cheikh Ahmadou Bamba.
Il s'est produit beaucoup de kiramas (miracles). Ce voyage à la Mecque est une oeuvre que Serigne Touba n'avait pu faire durant sa riche vie terrestre à cause de la réticence farouche de ses détracteurs à ce projet.( Nous y reviendrons).
A propos des interventions miraculeuses de El Hadji Falilou, beaucoup de faits mémorables peuvent être mentionnés comme la retrouvaille naguère prédite avec Serigne Mbacké Bousso à Makhama Ibrahima. Serigne Mbacké Bousso retrouvera tous les détails que lui avaient annoncés Serigne Touba dans sa réincarnation en Serigne Falilou . Il n'en fut point étonné parceque le fils prédestiné lui avoua : " C'est moi qui te l'avais dit, et c'est moi qui l'ai fait" avait confié le neveu à son oncle entre deux vers sublimes adréssés au Meilleur des Hommes.

EXTRAITS DU CAHIER DE ROUTE

Le Mercredi 7 Mars 1928 : Aujourd'hui 7 mars 1928 du calendrier romain 14 du mois de Ramadan 1346 de l'hégire. Il est 10 heures et demi. Je prends la résolution de partir rendre visite au vénérable prophète Mohammed (PSL)Nous embarquons à bord du bateau "AMASTY". Que Dieu nous aide à réaliser ce projet
Mardi 13 Mars : Arrivée à Casablanca, Maroc.
Quelle ville attachante. Ici s'élève la belle et grande mosquée contruite par Moulay Hassan en 1315 du Calendrier musulman, nous avons saisi cette occasion pour "réciter" ou prier deux Rakas à la mémoire du Cheikh Al Khadim.
Samedi 24 Mars : Nous avons assisté à la prière de l'Aïd El Sékhir entre Marseille et Alexandrie derrière l'Imam Cheikh Mbacké Bousso. Escale à l'Alexandrie où se trouve le tombeau du Prophète Daniel. Que nous avons vsisite ainsi que le sage Loukhman, du grand poête Mohammed El Bousri et Abdou El Abbas Al Masri. Paix à leurs âmes.
Mardi 3 Avril : Avec l'aide de Dieu, nous avons pris le train pour le Caire (en Egypte) sur notre chemin, nous avons eu le privilège de nous rendre sur le tombeau du vénérable Ahmed Al Bakari
Mercredi 4 Avril : Nous avons visité au Caire, la célèbre Université Al Azhar, ma vie durant je n'ai vu oeuvre aussi grandiose. Nous avons le même jour visité le tombeau du grand compagnon du Prophète Omar Ibn El As.
Vendredi 6 Avril : Visite au caire du tombeau de Sidi Khalil de sokhna Rokhaya, la soeur de Seydina Hassan. Nous avons assisté à la prière du vendredi dans le mausolé de Seydina Hussein.
Lundi 15 Avril : Arrivée à Médine (La lumière), nous avons visité la ville ainsi que le mausolé du Prophète Muhammed(PSL) et ceux de ses compagnons et disciples, les khalifes Aboubacar A Sidikhe et Omar.
Mercredi 18 Avril : Nous avons visité les cimetières de Médine et les tombeaux du khalife Ousmane, d'Ibrahima , d'Abbas oncle de Mohammed, de Fatimatou sa fille et de Abdoulah son père.
Samedi 28 Avril : Visite de la mosquée construitre par le Prophète (PSL) 'Mosquée de Khouba"
Lundi 21 Mai : Arrivée à la Mecque, j'ai eu le privilège de pénétrer dans la Kaaba où j'ai prié huit (8) rakkas. El Hadji Fallou en compagnie d'une délégation comprenant Cheikh Anta Mbacké, Serigne Mbacké Bousso, Serigne Moulaye Bousso, Mayoro Fall, Ibrahima Dia, Serigne Tako Mbacké, lors de leur séjour à Marseille en France ont été accrochés par la presse française.
Cheikh Anta Mbacke a accordé une interview au journal le Petit Marseillais dans sa parution N°20 du 27 Mars 1928.

Serigne Fallou Mbacké: Sermon sur le Retour vers l'agriculture

Serigne Fallou Mbacké: Sermon sur les Piliers de L'Islam

Serigne Fallou Mbacké: Sermon sur l'Historique du Départ en Exil du Cheikh à Mbacké Bâry

Serigne Fallou Mbacké: Sermon Sur Le Sens du Magal de Touba

Serigne Fallou Mbacké: Sermon Sur Le Mouride Véridique

Serigne Fallou Mbacké: Sermon Inauguration Grande Mosquée de Touba

Serigne Fallou Mbacké: Etudes et soumission à Cheikhoul Khadim

Serigne Fallou MBACKÉ a commencé ses études Coraniques chez Serigne Abdourahmane LO à Ndame ( actuel Chef-lieu d'arrondissement situé à mi-chemin entre Touba et Mbacké ) , puis chez Serigne Mame Mor Diarra MBACKÉ ( grand frère de Serigne Touba ) et plus tard, chez Mame Thierno Birahim MBACKÉ.En 1902, Serigne Fallou finit ses études. C'est durant la même année que Serigne Touba revint de l'exil du Gabon pour s'installer à Darou Maname. Quelques mois plus tard, il est déporté en Mauritanie ( 1903-1907 ). Serigne Fallou et la famille devaient le rejoindre à SOUED ELMA (Khomack).

De là-bas, Cheikh Ahmadou Bamba compléta l'éducation de Cheikh Mouhamadou Fadl et Cheikh Mouhamadou Moustapha.En 1907, de retour d'exil en Mauritanie, Serigne Touba est mis en résidence surveillée à Thiéyène Djolof. De là, Khadim Rassoul avait réuni un jour Serigne Massamba MBACKÉ son frère cadet, Serigne Mouhamadou Moustapha, Serigne Fallou et d'autres membres de sa famille et leur dit : " Je ne suis ni le père, ni le frère, ni l'oncle d'aucun d'entre vous; je suis une créature voué au service de Dieu. Et ceux d'entre vous qui auront le choix de suivre le chemin tracé par ALLAH, ceux-là seuls, seront mes fils, mes frères, mes neveux, mes talibés ".

Ils firent à Serigne Touba le Serment de n'être toujours que ses fidèles, au service du Tout-Puissant.Et c'est là que Serigne Falilou MBACKÉ a dédié à son père le célèbre poème dont voici quelques extraits : << AYA AYOUHA CHEIKHOUN ANAFISSOUN AL MOUSS TADIA >> " Notre espoir est en vous, vous qui nous a offert les portes de la félicité, je vous rends mon rang de fils pour obtenir la gloire d'être votre talibé, et quand vous m'aurez donné cette gloire, je vous demanderai de l'accepter en retour comme mon offrande de talibé ".

Serigne Fallou MBACKÉ, à chacune de ces étapes s'est montré brillant et sage, toujours profondément capté par la soif de connaissance se comportant en disciple vis-à-vis de son guide. Il a fait preuve d'une générosité immense à chaque fois qu'il s'agissait de Serigne Touba. A ce propos, la légende nous apprend que son père lui aurait dit " Que même si l'on te ment en évoquant le nom de ton Cheikh, donne " . Et El Hadji Falilou MBACKÉ donnera toute sa vie durant , disait la défunte Sokhna Maï MBACKÉ.

En 1912, Serigne Touba est transféré à Diourbel, c'est là où Serigne Fallou, qui possède à présent le grand savoir des érudits et une maîtrise parfaite du Coran, avait réalisé au fil des ans 28 copies du Livre Saint qu'il remit à Serigne Touba en guise de "ADDIYA" (dons au Cheikh). Ces manuscrits attestaient de sa plume un tracé caractériel admirable.


SOURCE : Groupe Fallou Gallass International Multimedia

Serigne Fallou Mbacké: UN GUERISSEUR MIRACULEUX


Le vieux Thierno Fall était tombé au minaret de la mosquée de Touba, son père Serigne Modou Fall annonça la chute à Serigne Fallou en disant : " Le vrai mérite du soldat, c'est de mourir dans les champs de bataille " . Serigne Fallou avait réagi : " Personne ne mourra parmi les gens qui accomplissent cette œuvre destinée à Serigne Touba " . Sur-le-champ, il demanda à un certain Docteur Fall d'évacuer l'accidenté pour son traitement en disant : " il sera sain et sauf, rien de mal ne lui adviendra " .

Le défunt Président de la Côte d'Ivoire Houphouët Boigny était atteint d'une maladie tellement grave qu'il était éloigné de ses proches. Il envoya quelqu'un auprés de Serigne Fallou pour obtenir ses prières. Aprés avoir écouté le messager, le marabout lui avait demandé de dire au Président Houphouët Boigny qu'il enverra auprés de lui un disciple lui apporté la prière . Un jour il envoya El Hadji Gueye Bamboukh auprés du Président. Au départ il lui avait recommandé de bien regarder Houphouët et de revenir. Aprés l'avoir regardé, lui El Hadji Gueye le Président Houphouët Boigny est vite guéri.

Les villages fondés par Serigne Fallou Mbacké

Serigne Fallou Mbacké à Ndindy village qu'il fonda en 1913.

Nous savons que l'extension de la Mouridiya s'est accompagnée de la création de villages.      
El Hadji Fallou Mbacké, sous le Ndigueul de Serigne Touba, a défriché les forêts et créé des villages comme NDINDY en 1913. Ainsi Serigne Fallou a fondé :
 
 BOGOREL : en 1914
KHAYANE : en 1938
 MADINA MBOBA : en 1938
TOUBA MERINA : en 1948
NAYROUL MARAME : en 1952
ALIYEU : en 1950
TOUBA SOURANG : en 1961
TOUBA BOGO : en 1962

Serigne Fallou avait prié Dieu de transformer la production de ses champs d'arachides en sel s'il ne l'avait pas destinée à la construction de la grande mosquée. La première année fut abondante, car chaque daara avait produit 300 quintaux d'arachides. Toute la production est uniquement destinée à la grande mosquée. Il répétait souvent à l'intention de ceux qui travaillaient dans ses champs en période de Ramadan : " Mettez le champ de Dieu avant les champs de Fallou " . Comme pour leur dire que si la culture empêcher de jeûner, il fallait cesser le travail. Il rappelait sans cesse aux disciples que la prière devait aller de paire avec la production.

SOURCE : 5eme Edition Journée Culturelle Cheikh Mouhamadou Falilou Mbacke

Serigne Fallou Mbacké et le cheval récalcitrant

« Ne soyez donc pas surpris si l'on vous dit que Serigne FALLOU avait le pouvoir de parler aux animaux. A ce propos, ses contemporains rapportent un fait surprenant certes, mais très édifiant. Des talibés sont venus un jour se plaindre auprès de lui d'un cheval rétif, par la faute duquel les travaux d'emblavure d'un champ qu'il leur avait confiés avaient été sérieusement retardés. En effet, l'animal s'était montré particulièrement récalcitrant à tirer le semoir auquel il avait été attelé. 

Le marabout le fit venir et, le prenant par la bride, lui adresse cette harangue : "N'as-tu pas honte ? Là où personne ne veut être en reste pour gagner les grâces de Serigne Touba, toi qui as l'opportunité de t'impliquer, tu refuses de donner ton concours ! Vraiment tu me fais de la peine ! Je te plains !" Les témoins abasourdis virent le cheval baisser la tête, rabattre ses oreilles et verser de chaudes larmes de repentir. Il fut désormais presque impossible de ramener à la maison à la fin d'une journée de travail : pris d'une ardeur inextinguible, il refusait s'arrêter de travailler quand, au coucher du soleil les talibés exténués ne pensaient qu'à regagner leurs chaumières. » 


Source: htcom.sn

jeudi 12 septembre 2013

Biographie de Serigne Fallou Mbacké

L'hagiographie mouride rapporte la naissance de Cheikh Mouhamadou FADL à 7 mois de celle de Cheikh Mouhamadou Moustapha son aîné, soit le 27 du mois de Rajab qui coïncide précisément avec le jour du voyage nocturne ( Al Isrâ ) et l'ascension ( Wal Mihrâj ).
Cette naissance a eut lieu à Darou Salam en l'an 1305 de l'hégire du Prophète (PSL) soit 1887/88 de l'an romain. Sa mère s'appelait Sokhna Awa Bousso et est originaire de Affé dans le Sud du Djoloff.
Il entama ses études coraniques chez Serigne Dame Abdou Rahmane LO à Darou Halimou-l-Kabîr, village plus connu sous le nom de Ndame. Il effectuera plus tard le "Tadjid" (ou l'art de comprendre le texte coranique) avec son oncle Mame Mor Diaara puis avec Mame Thierno Birahim.

Il habitait avec son père à Mbacké-Bâri et faisait aussi partie de ceux qui l'avaient rejoint à son exil à Thiéyéne. C'est là bas que le Cheikh, l'ayant un jour réuni avec son frère Cheikh Mouhamadou Moustapha et son cousin Mor Rokhaya BOUSSO leur tint ce discours : "Je ne suis le père, ni le frère, ni l'oncle d'aucun d'entre vous. Je suis une créature vouée au Service de son Seigneur. Et ceux d'entre vous qui auront choisi de suivre le chemin tracé par mon Seigneur, ceux là seuls, seront mes fils, mes frères, mes neveux, mes talibés", C'est ce jour là qu'il renouvela son serment d'allégeance et son engagement indéfectible de demeurer au service du Cheikh pour la FACE de l'Eternel. C'est pourquoi il déclara dans un poème : "Nos espérances reposent en toi, ô toi qui nous à ouvert les portes de la Félicité. Je t'échange en ce jour mon rang de fils en contrepartie de l'honneur d'être ton disciple. Et quand tu daignera me gratifier de cet honneur insigne je te prierai de l'accepter comme mon offrande de disciple". 

Après quatre années de séjour en Mauritanie Cheikh Mouhamadou FADL restera encore avec son père à Thiéyène puis à DIOURBEL à partir de 1912. Il est rapporté que de là en 1927, date de la disparition du Cheikh, il fit de mémoire 28 copies reliées du Saint Coran dont il fit don à son père. Il lui offrit également sa maison, sise alors avenue de la gare à DIOURBEL, qui était une belle demeure couverte de tuiles rouges avec, à chaque angle, le signe de l'étoile et du croissant. Le Serviteur du Prophète lui exprima ce jour là sa reconnaissance à travers un verset qui accordait à DIEU Seul le pouvoir de le récompenser. C'est également à l'issue de ses recherches que la carrière de Ndock fut découverte et que le Cheikh lui assignat comme but de sa vie l'édification de la Mosquée de TOUBA. Huit mois après la disparition de son père, Cheikh Mouhamadou FADL entreprit le Pèlerinage aux lieux Saints de l'Islam en compagnie de ses oncles Mame Cheikh Anta Mbacké et Serigne Mbacké Bousso, de El Hadj Mayoro Fall, Serigne Moulaye Bousso, Serigne Mandiaye Diop et de Serigne Ibrahima Dia.

Les liens qui unissaient Serigne Fallou et la Famille de Cheikhoul Khadim dépassaient le cadre de la consanguinité. En 1945, Serigne Fallou, devenu second khalife, se plongea corps et âme dans la poursuite des travaux de la Grande Mosquée. Il eut l’insigne bonheur, le 7 Juin 1963, d’en procéder à l’inauguration et d’y diriger la première prière. Son khalifat est encore évoqué de nos jours comme une période particulièrement faste pour le pays. Tous les Sénégalais, toutes confessions et toutes ethnies confondues, le considèrent comme un vrai thaumaturge, un homme qui a reçu du Créateur le pouvoir de faire des miracles.
C'est dans la nuit du 06 août 1968 que El Hadj Mouhamadou Fallou Mbacké s'éteignit à TOUBA après avoir vécu un nombre d'ans correspondant au nombre de verset de la sourate Ya-Sin : 83 qui est aussi la valeur numérique du "Jëf" signifiant oeuvre. La douleur indescriptible qui frappa le monde mouride traduisit sa consternation à la perte d'un homme qui marqua tous les esprits par sa générosité, bonhommie, son humour mais aussi par son sens du dévouement, son orthodoxie et son charisme.